Le 17 septembre, le Centre régional des Nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC) a organisé une séance d'information régionale virtuelle sur la sécurité et la technologie à l'intention des diplomates et des experts africains. L'objectif était de préparer les délégués, tant à New York que dans les capitales, à la 80e session du premier comité de l'Assemblée générale prévue en octobre à New York. La séance d'information, organisée en collaboration avec l'Unité de la science, de la technologie et de la sécurité internationale (STU) de l'UNODA, a examiné les nouvelles menaces pour la paix et la sécurité internationales posées par l'intelligence artificielle, les drones et le cyberespace. Des diplomates africains et des experts régionaux ont réfléchi aux tendances mondiales en matière de sécurité et de technologie et ont discuté de leurs implications pour le programme de désarmement régional de l'Afrique.
L'événement virtuel a rassemblé 56 diplomates et experts africains, dont 20 femmes, représentant 32 pays : Afrique du Sud, Algérie, Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d'Ivoire, Égypte, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Kenya, Liberia, Madagascar, Malawi, Maroc, Maurice, Nigeria, Ouganda, République centrafricaine, Rwanda, Somalie, Soudan, Tanzanie, Togo et Tunisie. Ils ont été rejoints par des experts du groupe de travail de l'Union africaine sur la cybersécurité, de l'Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) et du Kenya.
Le premier sujet abordé a été la cybersécurité. Les participants ont été informés de l'évolution de la situation dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) aux Nations unies depuis 1998. Les participants ont été informés de la création récente d'un nouveau mécanisme mondial sur la sécurité de l'information et des télécommunications (TIC), ainsi que des stratégies de l'UA pour faire face à l'impact des technologies de pointe sur la paix et la sécurité. Les participants ont été informés des efforts et des mécanismes multilatéraux déployés de longue date en matière de cybersécurité et de paix et de sécurité liées aux TIC, ainsi que des principales réalisations, telles que le répertoire mondial des points de contact et l'adoption de mesures de confiance. D'un point de vue régional, la note d'information présente une série de recommandations, notamment l'adoption d'une position africaine commune sur les nouvelles sciences, technologies et innovations (STI), l'harmonisation des politiques régionales et l'augmentation des ressources pour lutter contre l'utilisation abusive des drones. La nécessité pour les Nations unies et les organismes régionaux de renforcer les capacités des États membres et d'améliorer la coopération régionale en matière de TIC et de sécurité a également été soulignée.

Le deuxième sujet abordé a été la prolifération et l'utilisation de véhicules aériens sans équipage armés (UAV ou drones), en soulignant leur déploiement croissant dans des attaques à grande échelle en raison de leur accessibilité et de leur prix abordable. Les participants ont été informés des menaces que représente l'utilisation de drones par des groupes armés non étatiques, souvent en violation du droit international humanitaire, avec des exemples tirés d'une étude de l'UNIDIR sur les tendances en Afrique. Les discussions ont porté sur les cadres de contrôle internationaux existants, tels que le traité sur le commerce des armes et la résolution 1540 du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que sur les défis posés par la réglementation des technologies à double usage et sur l'importance de l'autonomie des États membres. Les discussions ont montré que si les drones peuvent être des outils précieux pour la légitime défense, leur utilisation abusive par des groupes d'acteurs non étatiques soulève de graves préoccupations. Les échanges ont notamment porté sur des appels à une plus grande diligence, à l'engagement de l'industrie des drones et à la mise en place d'instruments internationaux pour lutter contre la prolifération illicite.
Le troisième thème portait sur l'utilisation croissante de l'intelligence artificielle (IA) dans le domaine militaire et ses implications pour la paix et la sécurité internationales. Les participants ont réfléchi à l'adoption de la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies de 2024 sur le sujet, la première du genre, ainsi qu'à d'autres efforts multilatéraux dans ce domaine, tels que l'organisation de deux sommets mondiaux sur l'action en matière d'IA et la sécurité de l'IA, respectivement. Ces développements soulignent l'urgence de prendre des mesures pour soutenir l'utilisation responsable de l'IA. L'expert national du Kenya s'est penché sur la manière dont l'IA remodèle la guerre grâce à une surveillance accrue des renseignements, à des systèmes autonomes, à une meilleure connaissance de la situation et à des capacités de cyberdéfense renforcées.
Tout en reconnaissant les avantages de ces avancées technologiques, les participants ont également fait part de leurs préoccupations quant aux risques éthiques, juridiques et stratégiques posés par l'IA militaire, en particulier en l'absence d'une réglementation internationale solide. Dans ce contexte, l'accent a été mis sur l'intensification de la coopération internationale et le renforcement des capacités. La discussion a également souligné l'importance de la coordination régionale en matière de sécurité afin d'éviter la fragmentation et d'atténuer les risques d'une course aux armements en matière d'IA. La stratégie continentale en matière d'IA, qui encourage la collaboration entre l'Union africaine, les communautés économiques régionales et les partenaires internationaux pour mettre en œuvre une gouvernance inclusive et des cadres réglementaires répondant aux préoccupations de double usage (civil et militaire) et sauvegardant les normes humanitaires internationales, a également été évoquée.

La réunion d'information régionale virtuelle est née de l'observation que la technologie progresse rapidement en même temps que ses implications pour la paix et la sécurité internationales. D'où l'intérêt croissant et le sentiment d'urgence des États membres pour des questions telles que les TIC, les véhicules aériens armés sans équipage, l'intelligence artificielle et l'autonomie. La réunion d'information régionale pour l'Afrique a permis de réfléchir aux derniers développements dans les domaines des TIC, des véhicules aériens armés sans équipage et de l'intelligence artificielle, et de faire le point sur les perspectives, les développements et les préoccupations régionales concernant les implications des technologies émergentes pour la sécurité en Afrique.